Fiscalité d'un Contrat Homme Clé

Lorsqu'une entreprise contracte un emprunt ou bien souscrit un contrat Homme Clé, elle peut être conduite à souscrire une assurance sur la tête d'un de ses dirigeants afin de garantir le remboursement de cet emprunt ou bien compenser une perte d'exploitation après un arrêt maladie, une invalidité ou le décès de l'homme clé.

À la date du décès de l'assuré, le profit qui résulte de l'indemnisation du prêteur par la compagnie d'assurances doit être compris dans les résultats de l'exercice en cours, en application des dispositions prévues à l'article 38 du CGI.
Corrélativement, l'entreprise déduit de ses résultats le montant des primes d'assurances versées qui n'ont pas été admises en déduction des résultats des exercices antérieurs (BOI-BIC-CHG-40-20-20 au I-C-2 § 110).
Cette imposition peut entraîner des difficultés financières pour l'entreprise dans le cas où, exceptionnellement, l'extinction de la dette ne s'accompagnerait d'aucun versement de fonds à son profit.
Pour remédier à ces difficultés, l'article 38 quater du CGI prévoit un étalement sur cinq ans de l'imposition du profit en cause. Corrélativement, la déduction des primes d'assurances qui n'ont pas été retenues au titre des exercices antérieurs doit également être étalée sur cinq ans. Le dispositif s'applique aux entreprises qui, ayant souscrit un contrat d'assurance-vie défini ci-après :

  • sont soumises de plein droit ou sur option à l'impôt sur les sociétés
  • ou relèvent de l'impôt sur le revenu, d'après un régime de bénéfice réel, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux.

Les contrats concernés doivent satisfaire aux conditions suivantes :

  • se traduire lors de l'exécution du contrat par la seule annulation de la dette restant due par l'entreprise
  • garantir l'entreprise contre les risques de décès, d'incapacité ou d'invalidité du dirigeant de nature à l'empêcher de poursuivre son activité
  • être souscrits sur la tête d'un dirigeant, c'est-à-dire d'une personne qui, par sa fonction juridique et effective, exerce dans l'entreprise une activité prépondérante. En règle générale, il s'agit dans les entreprises individuelles de l'exploitant et dans les sociétés du gérant ou du président du conseil d'administration ou du directoire.
  • Tous les Textes fiscaux concernés sont tirés du BOFIP à consulter ici